Du balais! la nature.


Regardez les éléphants, ils ne mangent pas si mal pourtant ils sont gros. Les guépards se reproduisent en famille, on dirait des villageois, résultat : ils ne courent plus aussi bien qu’avant. Les pandas n’aiment pas leurs enfants, ils matent pleins de films d’amour. Et les koalas qui n’aiment pas manger de l’eucalyptus se forcent à finir tous les arbres, on ne sait pas trop pourquoi. Que dire de ces oiseaux qui conçoivent si mal la déco de leur nid qu’aucune femme oiseau n’a le désir de venir s’y reproduire, sont-ils nuls en déco ?
Au-delà des principes d’adaptations dont s’enthousiasme la communauté des chercheurs, ainsi qu’une poignée de directeurs de programme, la nature est perpétuellement en lutte contre elle-même car, tout simplement, la nature ne s’adapte pas à la nature. Aucun règne n’a su subsister depuis 4,5 milliard d’années, pas même celui de l’oxygène ; ce n’est pas moi qui l’ai inventé, au commencement l’air était irrespirable, puis est apparu la vie. Quelquefois on reconnait la vie quand elle s’exprime dans les traits d’une mamie qui mâchouille un bout de biscuit comme un petit écureuil— ça nous fait pleurer— sentir ce souffle immense ranimer un demi-mort comme on gonfle un ballon de baudruche éveille notre curiosité, on se dit « tiens, comment se peut-il qu’elle bouge encore ? ». Quant aux éléments primordiaux qui ont conduit à la création de l’atmosphère telle qu’elle est aujourd’hui, ça ne nous dit rien ; normal, savoir de quoi avait besoin un organisme protocellulaire pour exister nous condamnerai à rater ce moment si spécial de la mamie qui fait sentir le réel.
Voilà c’est comme ça, tout ce qui à été n’est plus et ce qui domine est là pour un temps : les dinosaures, les romains, les algues, les directeurs marketing. Tout sans exception à été ou sera détrôné.
Les gens pensent que Johnny est un grand artiste, faux : Johnny est un artiste qui s’est imposé aux autres parce que les autres, peut-être, ont réfléchi à sa place. Ces gens comme ça : Boobab,  Zaziz, etc. sont l’illusion d’une réussite car, en vrai, ils ont tout raté. À cause d’eux nous ne jouissons d’aucune saveur, tout ce que nous pourrions goûter de nouveau ou de spécial se noie dans leur bouillon. On perd toutes les traces d’éléments riches ou subtils, de ces artistes un peu timides  qui ne chiffrent plus leur misère, précisément parce que les autres, décomplexés de tout, saturent l’espace de leur omniprésence. Je ne dis pas que le dernier album de Kendji est mauvais, ni que le répertoire de Danny Boon s’amenuise avec le temps, mais je vous assure que nombreux de mes amis ou de mes non-amis qui travaillent au moins aussi bien qu’eux ne sont pas encore parvenus à leur rang.  C’est pourquoi je m’adresse ici à Mr Cyril Hannouna et son équipe ; n’oubliez pas ces gens:
Anne Laplantine, Douglas Gordon, Alain Platel, Baptiste Brunello, Thomas Bernardet, Julie Redon, Pierre Charrié, Alexandre Giroux, Emmanuel Matte, Michel François, Céline Vaché-Olivieri, Daniel Mato, Arnaud Vasseux, Anish Kapoor, Nadia Agnolet, Guillaume Vincent, Jean-Philippe Bretin, Nicolas Roggy, Benjamin Bridot, Bertille Bak, Chloé Mathiez, Vincent Macaigne, Didier Vermeiren, Jean-Adrien Arzilier, Sammy Stein,  Antoine Defoort, Eric Duyckaerts, Jean-Marc Andrieu, Pakito Bolino, Prioux & Peixoto, Reno Leplat-Torti, Bruce Nauman, Jean-Baptiste Fastrez, Julien Kedryna, Miquel Barcelo, Laurent Tixador, Romain Metivier, Roméu Runa, Pierre Michon, Damien Cabane, Tatiana Trouvé, Raymond Depardon, Mattt Konture, ainsi que tous mes amis Facebook.