Comme souvent lorsque
j‘échoue, la peine, qui peut se mesurer proportionnellement à la hauteur de
l’ambition soulevée, découvre en se creusant des vestiges de lacunes qui, tapies
et enfouies sous des couches de certitudes, s’étendent si loin que m’éprouve l’unique
fait de les observer.
Cette fois et comme
d’autres fois j’ai raté le dessin.
Sans décrire ce à quoi je
pensais, ce monochrome monstrueux qui, par la consommation intégrale d’un
superbe gris cher, s’arroge le droit d’exister encore un peut dans mon salon—
histoire de ne pas trop gaspiller— cache au dessous la tentative avortée de ce qui
pour moi allait être génial. Et si commettre le génial était prétendument ce à
quoi je pensais : il faut croire que ce n’était sans doute pas ce à quoi
je pensais en réalité.
Avec la certitude au démarrage
qu’au hasard d’une orchestration d’accidents résulterait un travail remarquable,
j’ai appris— et vous auriez su en voyant la paëlla — qu’aucune œuvre ne surgit
d’espoirs timides et de doutes raisonnés.